Zeppelin Graffiti Zeppelin Graffiti

TROP D'AMOUR

ledzep2

C’est après leur suivante, et rapide, tournée aux USA que, dès le mois de juillet, le groupe s’enferma dans les studios de Willesden afin d’enregistrer leur deuxième album. Certains morceaux avaient déjà été finalisés durant la tournée américaine. D’ailleurs Page affirmait, « Le deuxième album fut enregistré principalement durant la tournée, car les opportunités de réunir toute la troupe dans un studio étaient rares en dehors des concerts. C'est pour cela que cet album avait pris cette espèce d’orientation très rock’n roll ». Entre juillet et août 1969, ils parcoururent les states d'un bout à l’autre. Lors d'un concert à New-York dans un auditoire apte à accueillir 10000 spectateurs, ils en réunirent 21000. A cette époque, le premier album était déjà disque d’or, avec un million de dollars en ventes, et 350000 exemplaires de « Led Zeppelin II » étaient déjà pré vendus. Dès la fin de l’année, le groupe possédait déjà un disque de platine et un autre d’or, pour 5 millions de dollars en ventes rien qu’aux Etats Unis, correspondants aux deux albums parus, et tout cela en moins de douze mois.

La pièce maîtresse du nouvel album était « Whole Lotta Love », un rock terriblement puissant, démentiellement  orgasmique, surtout dans sa partie centrale, qui aurait pu devenir n° 1 mondial s’il avait été édité en single. Mais les Led Zeppelin voulaient éviter tant que possible les pièges que leur tendait le show-business. John Bonham l’expliquait ainsi : « Nous ne voulûmes jamais le sortir en Angleterre. Nous l’utilisâmes uniquement pour promotionner l’album dans les programmes radio  américains de AM. En Angleterre, il fut édité en série limitée, mais nous préférions ne sortir un single que si nous ne le considérions pas comme une escroquerie ».

 

pp7

 

« Led Zeppelin II » était une réaffirmation totale du groupe en tant que tel. Musicalement parlant, l’œuvre était beaucoup plus agressive que la précédente. On y avait délaissé un peu du langage bluesy qui dominait l’album précédent pour y adopter un langage beaucoup plus rock’n rollien, et, en certains points, plus direct et définitif. On peut très difficilement trouver dans « Led Zeppelin II » quelques secondes de tranquillité. Tous les thèmes s’enchaînent et éclatent comme un orage continu. Les guitares de « What Should Never Be » et « Whole Lotte Love » vous restent à jamais imprégnées en mémoire dès la première écoute. « Heartbreaker », « Moby Dick » et « The Lemon Song » sont les autres titres phares de l’album.

Cette année là, au Bath Festival, Led Zeppelin joua durant trois heures d’affilée, comme c’était leur habitude, et furent acclamés comme les nouveaux géants du rock de la décennie qui allait commencer ; ce jour là, Roy Harper était présent.

Aux portes des années 70, après un an de succès éblouissants et avec deux albums à leur actif, que l’on peut considérer comme deux œuvres majeures de l’histoire du rock, le traitement qu’il faudrait à l’avenir donner à leurs albums et concerts méritait certaines reconsidérations. Led Zeppelin ne pouvait pas être le bluff du moment et disparaître trois jours plus tard ; il ne fallait pas risquer de brûler leur pouvoir créatif dès les premiers disques sans rien laisser pour le futur. A partir de là, ils ne se risqueraient plus jamais à sortir deux albums dans la même année, comme ce fut le cas des deux premiers. Conformément à ce qui se pratique encore avec la majorité des grand groupes, on rationnerait leur musique au maximum ; tant que les possibilités commerciales d’un album ne faibliraient pas, on n’éditerait pas le suivant. En attendant on comblerait les creux par de massives tournées en Amérique et en Europe. Ces plans définiront dans le futur toute la politique commerciale et musicale du groupe ; de plus, les sorties de nouveaux albums coïncideront systématiquement avec le début d’une grande tournée, généralement américaine. Cette politique s’avèrera être à double tranchant d’un côté elle permit une grande qualité dans chacun de leurs nouveaux albums, d’un autre elle engendrait beaucoup de retard dans l’édition de chacune de leurs nouvelles œuvres.

 

 

 

 

 

 

About Us| Contact Us | ©2001 jésus garcia soriano